1988 – Nouvel Economiste
« Les Oscars du Design 1988 », Nouvel Economiste, 1988
Mieux vaut être beau, bien conçu, commode et séduisant. Tout le monde en est d’accord, surtout les publicitaires. Quant aux producteurs qui en doutaient encore, ils s’en persuadent. Stimulés par le compte à rebours de 1993. M. Roger Fauroux, ministre de l’Industrie, remettant le 7 décembre les 0scars du design organises par “le Nouvel Economiste” et Canal Plus, s’est donc félicité de constater que l’industrie française comblait son retard sur les meilleurs spécialistes internationaux du design industriel.
Les designers sont devenus d’irremplaçables consultants en produits nouveaux dans tous les secteurs. Dans le même esprit, M. Fauroux, à la remise des Grands Prix de l’aménagement de l’espace de travail, a souligné que la course à la productivité passait par l’amélioration des conditions de travail et d’accueil de la clientèle.
Une ruche
Fondateur et toujours PDG de l’agence de publicité CIA, M. Gérard Commerot voulait à l’occasion de son déménagement de Levallois à Paris, créer un lieu de communication, de transparence et de prestige. Il devait à la fois être sobre, moderne, agréable à vivre et commode pour les relations de travail. Bref, une architecture en alvéoles autour d’une trémie centrale qui parte du sous-sol jusqu’à la verrière et donne I impression de mouvement et, naturellement, d’activité bourdonnante.
Les locaux – ceux d’un ancien gymnase masculin – étaient très cloisonnés et en mauvais état. Le sous-sol comportait une piscine, un sauna et un hammam.
L’architecte Jean Hanemian a transformé ce lieu fermé et clos en un espace lumineux. Il a pour cela utilisé au maximum la lumière naturelle dispensée par une verrière donnant sur une cour exposée au sud. Les bureaux sont aveugles, mais les cloisons de verre s’ouvrent sur I espace central et permettent d’obtenir une clarté maximale. Les vingt-huit salariés de l’agence, sur les 405 mètres carrés disponibles, peuvent à tout moment se voir et communiquer. Tout le rez-de-chaussée a été cassé et seuls les piliers porteurs ont été utilisés comme structure de base. La piscine et le hammam sont devenus des auditoriums.
Un escalier en colimaçon permet d’accéder à l’étage, lui-même traversé par une passerelle en dalles de verre translucide. Le blanc est omniprésent sur les murs, les parquets sont en bois blond. « Il faut faire respirer notre créativité », dit M. Commerot. Le personnel a été largement consulte lors des travaux, el il est venu très régulièrement suivre le déroulement des opérations. Chacun a pu ainsi définir l’emplacement et les dimensions de son futur bureau. Il est vrai que le nombre limité de salariés le permettait. De même, l’agencement intérieur a fait l’objet de soins attentifs. Il n’est pas une chaise, un fauteuil, qui n’ait reçu l’approbation générale avant d’être installé.